Des témoignages de femmes lancés sur les réseaux sociaux alertent sur les dangers du « AirTag », le gadget de géolocalisation lancé par Apple. Voici trois choses à savoir pour mieux s’en protéger.
Le AirTag partait d’une bonne intention. Lancé en 2021 par Apple, le petit gadget permettant de localiser ses affaires est devenu un indispensable pour les plus distraits d’entre nous. Discret, presque indétectable, sa petite taille en fait pourtant, aussi, un danger. Récemment, des jeunes femmes françaises ont témoigné sur Twitter avoir été suivies à leur insu avec un AirTag ne leur appartenant pas. On fait le point.
1. Comment des inconnus peuvent-ils suivre une personne à distance ?
Les AirTags utilisent une technologie plutôt simple, ou presque. Le principe de base est le Bluetooth, qui n’est maintenant plus un mystère pour la plupart d’entre nous. Le AirTag émet donc un signal qui est détectable par votre smartphone, et qui permet de retrouver les objets perdus, soit grâce au signal sonore émis par le traqueur, soit avec l’application FindMy sur iPhone. Mais si l’objet fonctionne sur de si longues distances, c’est parce qu’il vous communique sa position via le réseau d’appareils Apple autour de lui, presque comme un bouche à oreille, plus rapide et élaboré.
2. Est-il possible de savoir si l’on est suivi à notre insu ?
« Avec un AirTag, personne ne peut vous suivre à votre insu. » Voilà ce qui figure sur le site d’Apple, qui a visiblement pensé son produit pour éviter ce genre d’utilisations. Pourtant, dès sa commercialisation, les histoires glaçantes de femmes suivies par des personnes malintentionnées grâce au AirTag se sont multipliées sur les réseaux sociaux.
Cela n’a pas suffi à mettre fin à ce phénomène, malgré les efforts d’Apple pour rendre leur appareil complètement inoffensif. La marque à la pomme a en effet mis en place des dispositifs pour détecter les AirTags intrusifs, notamment une notification sur votre téléphone pour vous alerter de sa présence. Si celui-ci est introuvable, comme ce fût le cas pour certaines femmes, le AirTag est programmé pour émettre un son vous aidant à le retrouver.
Problème, cette sonnerie se déclenche seulement à partir de huit heures consécutives loin de son iPhone de référence, pour éviter des sonneries incessantes en cas de prêts d’appareils, selon « Slate ». Il s’agit d’une fonctionnalité à activer par les utilisateurs eux-mêmes, qui est cependant réservée à iOS ou iPadOS 14.5, comme déploré dans une plainte déposée contre Apple par deux femmes en Californie, selon « Franceinfo ».
Pour les adeptes d’Android, un problème plus important se pose, car il est impossible pour eux de recevoir une notification. Et en attendant que la sonnerie se déclenche, le seul moyen de savoir si l’on a un AirTag sur soi est d’avoir installé Tracker Detect, une application officielle d’Apple qui le détectera alors. Une solution qui demande donc aux utilisateurs d’Android de toujours rester sur leurs gardes.
3. Que faire si vous trouvez un AirTag sur vous ?
Il n’est pas nécessaire de céder à la panique si vous trouvez sur vous un AirTag, puisque qu’Apple a notamment rendu disponible un guide détaillé pour comprendre le fonctionnement de l’appareil, connaître les étapes à suivre si vous pensez être traqué, et savoir comment le désactiver.
Mais face aux récentes polémiques sur le détournement de l’appareil à des fins dangereuses, l’officier et doctorant en droit privé et sciences criminelles Matthieu Audibert a expliqué sur les réseaux de ne surtout pas désactiver l’intrus. « Si vous êtes chez vous, sortez rapidement et allez déposer plainte » alerte-t-il sur un fil Twitter, en rappelant qu’une plainte peut non seulement permettre de connaître l’identité de l’individu qui vous traque, et qu’il s’agit d’un crime passible d’un an de prison et 45.000 euros d’amende.
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